Démissionner d’un CDI ne donne pas systématiquement accès à l’allocation chômage. Seules certaines situations précises, prévues par la réglementation, permettent au salarié de conserver ses droits. Depuis 2019, un dispositif spécifique autorise aussi le départ volontaire pour réaliser un projet professionnel, sous conditions strictes.
Les procédures de rupture conventionnelle restent la voie la plus simple pour sécuriser les droits au chômage, mais elles supposent l’accord de l’employeur. La moindre erreur dans la démarche peut compromettre l’indemnisation. La législation évolue régulièrement, rendant la prise de décision complexe.
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Quitter un CDI en 2025 : panorama des options et droits essentiels à connaître
En 2025, mettre fin à un CDI ne se résume plus à choisir entre démission ou licenciement. Plusieurs possibilités existent, chacune encadrée par le Code du travail, et chacune a un impact direct sur les droits à l’allocation de retour à l’emploi (ARE) gérée par France Travail.
La démission reste accessible, mais elle n’ouvre droit à l’indemnisation chômage que dans des cas bien précis, ceux fixés par la réglementation : mobilité géographique pour suivre un conjoint, projet de reconversion validé, violences subies… Tous ne sont pas admis. Depuis 2023, l’abandon de poste n’est plus un raccourci : il est assimilé à une démission, ce qui ferme l’accès à l’ARE.
En revanche, un licenciement ou une rupture conventionnelle ouvrent la voie à l’ARE. La rupture conventionnelle, négociée entre salarié et employeur, séduit pour sa sécurité juridique : un accord mutuel, une homologation par la DREETS, et la sortie se fait en douceur. Mais il faut respecter le préavis déterminé par la convention collective ou le contrat, sauf si un cas particulier lève cette obligation.
Avant de partir, l’employeur doit remettre certains documents clés au salarié. Voici ce qui doit absolument être transmis :
- Le certificat de travail, l’attestation France Travail et le solde de tout compte.
- Depuis 2024, France Travail a remplacé Pôle emploi et centralise la gestion des droits.
- Selon les circonstances, le salarié peut prétendre à l’indemnité de fin de contrat, à une indemnité compensatrice de préavis ou de congés payés.
Pour éviter les mauvaises surprises, il est indispensable de se renseigner sur les démarches à suivre, de conserver tous les justificatifs et de bien comprendre les droits ouverts selon le mode de rupture choisi.
Quels choix pour rompre son contrat sans perdre ses droits ?
Parmi les voies privilégiées, la rupture conventionnelle continue de séduire celles et ceux qui veulent quitter un CDI tout en préservant leur accès au chômage. Ce dispositif, fondé sur l’accord entre salarié et employeur, donne droit à l’ARE et à une indemnité spécifique, au moins égale à l’indemnité légale de licenciement. Pour être valide, la procédure doit être homologuée par la DREETS ; un délai de rétractation de quinze jours s’applique après la signature.
En cas de démission, le droit au chômage disparaît, sauf si France Travail reconnaît un motif légitime. Les possibilités sont limitées : suivre un conjoint, projet de reconversion certifié par Transition Pro, violences subies… Pour un projet professionnel, il faut démontrer le sérieux du parcours et présenter une attestation délivrée par Transition Pro, après cinq ans d’activité continue.
Le licenciement (qu’il soit économique ou personnel) donne systématiquement accès à l’ARE. L’indemnité de licenciement, calculée en fonction de l’ancienneté et du salaire, sert souvent de base lors des discussions pour une rupture conventionnelle. Quant à l’abandon de poste, il ne permet plus de contourner la procédure : il équivaut désormais à une démission, donc sans droit au chômage.
Certains cas, plus complexes, existent aussi. La prise d’acte et la résiliation judiciaire s’adressent aux salariés confrontés à des manquements graves de leur employeur. Il faut alors saisir le conseil de prud’hommes et attendre la requalification de la rupture en licenciement sans cause réelle et sérieuse pour toucher l’ARE. Attention : l’issue judiciaire n’est jamais garantie, et le parcours peut s’avérer long.
Conseils pratiques pour sécuriser votre départ et préparer la suite
Anticipez chaque étape de la séparation
Pour préparer sereinement votre départ, commencez par relire attentivement votre contrat de travail et la convention collective dont vous dépendez. Chaque secteur a ses règles : préavis, modalités de rupture, indemnités. Prendre rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle vous aidera à clarifier vos droits et à bâtir un projet solide, surtout si vous envisagez une transition professionnelle.
Quelques recommandations pour ne rien laisser au hasard :
- Rédigez une lettre de démission claire, mentionnant la date de départ et la durée du préavis. Privilégiez l’envoi en recommandé avec accusé de réception ou la remise en main propre contre décharge.
- Si vous souhaitez partir plus tôt, demandez une dispense de préavis. L’employeur peut accepter ou refuser. Si la dispense émane de l’employeur, il doit verser une indemnité compensatrice.
Vérifiez vos indemnités et vos documents de sortie
Le solde de tout compte doit détailler chaque somme versée : salaire restant dû, primes éventuelles, indemnité compensatrice de congés payés pour les jours non pris, indemnité de rupture, et, si besoin, déblocage d’épargne salariale. N’acceptez la clôture de votre dossier qu’après avoir reçu l’attestation France Travail et le certificat de travail : ces documents sont indispensables pour ouvrir vos droits à l’allocation de retour à l’emploi (ARE).
Pensez à mobiliser votre compte personnel de formation (CPF) pour financer une formation ou vous accompagner dans la création d’entreprise. Assurez-vous de tout consigner par écrit : échanges avec l’employeur, accusés de réception, justificatifs.
En cas de désaccord, la voie du conseil de prud’hommes reste ouverte : contestation du motif de la rupture, réclamation d’indemnités non versées, ou encore litige sur le solde de tout compte. Préparer ses preuves et anticiper chaque étape fait souvent la différence.
Quitter un CDI ne s’improvise pas. Mais avec une préparation rigoureuse, des choix éclairés et un regard lucide sur vos droits, la sortie du salariat peut devenir un tremplin plutôt qu’un saut dans le vide. Et si, en 2025, la véritable liberté professionnelle commençait par une séparation bien négociée ?